Déjouez la chaleur pour votre troupeau, et pas seulement pour les vaches en lactation

Les journées chaudes sont arrivées plus tôt qu’à l’habitude cette année. Cependant, il n’est jamais trop tard pour se rappeler l’effet de ces conditions sur nos animaux et penser à des moyens de les rafraîchir.

En raison de l’impact évident du stress thermique sur la consommation d’aliments, la teneur en matière grasse du lait et le rendement global, les vaches en lactation sont au centre de la plupart des efforts de réduction de la chaleur dans les fermes laitières. Il s’agit sans aucun doute d’un bon point de départ, mais pour rendre les fermes laitières plus résilientes, on doit reconnaître que les vaches en lactation ne forment pas le seul groupe d’animaux affectés par le stress thermique à la ferme et que, conséquemment, les stratégies de refroidissement devraient être étendues au reste du troupeau.

De plus en plus de données indiquent que les vaches taries et les jeunes veaux devraient être les prochains groupes ciblés par les stratégies de refroidissement afin de réduire encore davantage l’impact négatif du stress thermique sur la production laitière.

Les vaches taries : un sujet chaud!

Un ensemble probant d’études menées par des chercheurs de l’Université de la Floride a mis en lumière les avantages qu’il y a, tant pour le rendement de la mère que celui de sa progéniture, à rafraîchir les vaches exposées à un stress thermique pendant les deux derniers mois de gestation. Les études indiquent que les vaches rafraîchies pendant leur période de tarissement produisaient au-delà de 5 kg de lait par jour de plus au cours de leur lactation subséquente, comparativement aux vaches non rafraîchies. De plus, même si les vaches rafraîchies consommaient plus d’aliments que celles exposées à un stress thermique avant le vêlage, l’ingestion de matière sèche était la même pendant la lactation pour les deux groupes.

Des veaux au frais pendant la gestation, un meilleur rendement à la ferme

Des chercheurs ont rapporté que des veaux nés de vaches exposées à un stress thermique étaient plus légers à la naissance et moins aptes à absorber les immunoglobulines du colostrum que ceux nés de vaches rafraîchies. Dans une analyse subséquente, des génisses ont été suivies au fil du temps et il a été constaté que le poids corporel inférieur observé à la naissance chez les veaux nés de mères exposées à un stress thermique persistait jusqu’à la puberté. Ces animaux étaient aussi plus susceptibles de mourir ou d’être réformés avant leur première lactation, comparativement à leurs homologues. Au final, les génisses issues de mères rafraîchies produisaient près de 4 kg de lait par jour de plus jusqu’à leur troisième lactation, par rapport à celles nées de vaches exposées à un stress thermique.

Mais l’analyse ne s’est pas arrêtée là. Les chercheurs ont également suivi la deuxième génération de génisses issues des vaches initiales exposées et ont observé la même tendance qu’avec la première génération. Les petites-filles des vaches rafraîchies pendant leur période de tarissement présentaient un meilleur taux de survie et un rendement de lactation supérieur sur l’ensemble de leur vie, comparativement à celles apparentées aux vaches exposées à un stress thermique.

Devriez-vous investir dans le refroidissement de vos vaches taries?

En somme, à la lumière des résultats observés, des coûts estimés pour installer des ventilateurs et des gicleurs dans les étables et du nombre de jours où les animaux subissent un stress thermique dans diverses régions des États-Unis (y compris certaines ayant des conditions météorologiques similaires à celles du Canada), les chercheurs ont conclu qu’offrir un refroidissement actif aux vaches taries est un investissement rentable.

Ainsi, les avantages liés au refroidissement des vaches taries ont d’importantes retombées sur le rendement et la rentabilité du troupeau.

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Par Rodrigo Molano, Ph. D. – PostDoc
Stagiaire postdoctoral, nutrition et élevage