Quatre bonnes raisons d’utiliser la semence de taureaux de boucherie dans un troupeau laitier

Vous souvenez-vous de l’époque où les femelles « pur-sang enregistrées » d’un troupeau étaient toutes inséminées avec des taureaux éprouvés ou des taureaux des programmes d’épreuves de progéniture? Pratiquement toutes les génisses étaient destinées à la relève du troupeau. Les taures atteignaient un premier vêlage et la sélection des meilleures (et des plus belles!) se faisait pendant la première lactation.

On sélectionne maintenant à la saillie

Cette façon de faire est maintenant chose du passé, pour un nombre grandissant de producteurs. La sélection de la relève se fait de plus en plus au moment de la saillie des femelles. Celles qui ne sont pas retenues sont inséminées avec des doses de semence de taureaux de boucherie. Selon nos statistiques pour les premiers mois de 2019, c’est le cas de plus de 10 % des vaches laitières inséminées. (Ce taux était à moins de 3 % avant 2012) On estime que 10 % est probablement même un taux conservateur en cette fin de 2019. En effet, le marché des veaux mâles croisés a atteint une différentielle de 1,70 $ / livre au cours du mois d’octobre (2,71 $/lb mâles croisés vs 1 $/lb mâles Holstein). Les taux d’utilisation de doses de boucherie avoisinent actuellement 40 % dans certains troupeaux laitiers! 

Pourquoi utiliser des doses de taureaux de boucheries dans un troupeau laitier ?

L’offre de plus en plus attrayante de doses de semence sexée par les centres d’I.A. (volume, qualité génétique et capacité fertilisante), les prix très avantageux des veaux croisés et la venue de la génomique sont autant de facteurs qui influencent grandement les taux d’utilisation par les producteurs laitiers.

  1. Une utilisation à haut niveau de doses de semences sexées augmente la proportion des génisses issues des meilleures femelles du troupeau. Par exemple, on insémine 50 % des femelles du troupeau avec des doses de taureaux sexées. On peut ainsi utiliser les doses de taureaux de boucherie sur environ 25 % des femelles, tout en assurant une relève suffisante (l’autre 25 % demeure des doses de semence conventionnelles).

  2. Le testage génomique connaît une adoption grandissante par les producteurs laitiers. On peut ainsi préciser le potentiel génétique des femelles dès la naissance. Le repérage des meilleurs sujets du troupeau à un jeune âge permet de choisir les femelles de la prochaine génération, au moment de la saillie. Le coût du génotypage est en baisse et les résultats sont offerts sur un nombre de caractères grandissants, dont plusieurs tares génétiques.

  3. Les femelles non retenues comme mères peuvent être inséminées pour produire des veaux qui ont une plus-value à un jeune âge, soit les veaux croisés laitiers/boucheries. Les avantages d’un bon taux de gestation avec les taureaux de boucherie, du coût réduit de la semence par rapport à un taureau élite de la même race (éprouvés ou génomiques) et du prix de vente du veau à l’encan sont autant de bonnes raisons d’utiliser un fort taux de doses de taureaux de boucherie.

  4. Le marché pour des taures fraîches vêlées demeure limité par la disponibilité du quota ou des besoins de production nationaux, plutôt stables depuis deux ans. Élever une taure jusqu’au vêlage coûte environ 3 000 $ et, si le marché pour une jeune vache fraîche offre 2 000 $, il incite les producteurs à élever des sujets laitiers seulement pour combler les besoins de la ferme.

La Boussole Compass intègre l’utilisation de doses de taureaux de boucheries parmi les stratégies d’élevages

La Boussole Compass de Lactanet et Holstein Canada a été conçue pour appuyer les producteurs à préciser les choix génétiques du troupeau. Ces choix visent à maximiser le retour sur l’investissement des sujets d’élevage, que ce soit par la semence de taureaux, le génotypage et les décisions d’élever ou non les génisses nées. 

Ce nouveau logiciel permet au producteur de préciser son taux d’utilisation de doses de taureaux de boucherie et de cibler les femelles qui méritent d’être inséminées avec les doses de semences sexées.

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Par Mario Séguin, agr.
Mario a à cœur l’amélioration des troupeaux laitiers. Diplômé en sciences animales de l’Université McGill et membre de l’Ordre des agronomes du Québec, il contribue au développement et à la valorisation des outils de gestion offerts par Lactanet.