Comment réussir sa période de transition pour optimiser ses revenus?

La bonne gestion de la période de transition et tarissement est critique pour assurer un bon début de lactation. Elle aide à optimiser la productivité, le bien-être et la santé des vaches durant toute la lactation. Cette période critique n’inclut pas seulement la préparation au vêlage. Elle commence avant la fin de la lactation précédente et s’étale jusqu’à trois semaines après le vêlage! Il ne faut donc pas la sous-estimer.

Les effets d’une transition difficile

Sans une gestion optimale de la transition, il est possible d’entraîner un nombre de maladies métaboliques après le vêlage (acétonémie, fièvres de lait, mammites, etc.). On peut aussi noter une baisse en productivité qui peut influencer toute la lactation, et les lactations successives. Un cas de mammite entraîne toujours des pertes économiques, moyennant des pertes de 662$ par cas (Aghamohammadi et coll., 2018), reliées entre autres aux coûts vétérinaires, les pertes de lait et la main-d’œuvre supplémentaire!

Le tarissement, une étape cruciale

Le tarissement est un élément particulièrement important dans cette période de transition. En effet, particulièrement pour la santé du pis, un bon tarissement empêche le développement de nouvelles infections au pis, et peut aider à guérir des infections existantes. Parlons un peu de ces techniques de tarissement qui peuvent améliorer la santé du pis et la qualité du lait!

La clé du succès : avoir un protocole de tarissement efficace

Les vaches avec une forte production à la fin de la lactation peuvent être plus difficiles à tarir. De plus, elles sont plus à risque de développer une mammite durant le tarissement à cause de la pression exercée sur la glande mammaire et de l’écoulement du lait. Il est largement recommandé de tarir les vaches lorsqu’elles atteignent une production de moins de 15 kg/jour. Pour atteindre ce niveau de production, il y a plusieurs façons de réduire la production sans affecter négativement le bien-être ou le confort des vaches.  

Plusieurs recherches ont démontré que réduire l’énergie dans la ration offerte aux vaches en complément d’une réduction de la fréquence de traite serait une des pratiques jugées efficaces pour diminuer la production laitière avant le tarissement : 

  • Réduire la quantité de concentrés offerte aux vaches; 
  • Changer des fourrages riches en protéine et en énergie pour des fourrages moins énergétiques, sans pour autant réduire la quantité de fourrage disponible. On ne voudrait pas causer une situation de faim. 

Un tarissement différent pour les vaches au robot?

Dans les vaches avec des systèmes d’alimentation individuelle, ou en traite robotisée, on peut également considérer réduire la quantité de concentrés dans les tables d’alimentation pour les vaches avant le tarissement. Le faire graduellement est une bonne idée, en commençant aussi tôt que deux semaines avant le tarissement prévu. Dans une étude portant sur le tarissement dans les vaches en traite robotisée (France et coll., 2022), la combinaison de pratiques suivantes a grandement réduit la production de lait, comparé aux vaches sans aucun changement dans les concentrés et les fréquences de traite : 

  • Réduction de concentrés de 75 % de leur quantité initiale;  
  • Réduction de la fréquence de traite à 2x/jour pour 1 semaine, puis 1x/jour pendant une deuxième semaine juste avant le tarissement. 

Il va sans dire que tout changement dans la gestion du tarissement peut prendre du temps, et des ajustements. 

Parlez-en à votre conseiller, car chaque ferme est unique et nécessitera une approche adaptée à votre situation! 

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Par Ariane France, agr.
Conseillère en qualité du lait