Produire beaucoup à faible coût, c’est possible !

En regardant les données de troupeaux inscrits à l’option alimentation chez Lactanet, nous avons fait plusieurs constats intéressants. Nous avons, entre autres, remarqué que les troupeaux produisant beaucoup de matière grasse n’ont pas toujours une marge alimentaire élevée. 

Heureusement, nous avons aussi constaté qu’il est possible d’avoir une productivité élevée tout en ayant des coûts de concentrés faibles, ce qui permet d’avoir une marge alimentaire enviable. La clé du succès, c’est de maîtriser ses coûts d’alimentation

Comment faire?

Lorsqu’on remarque un problème au niveau du coût des concentrés sur une ferme, on arrive toujours au moins à l’une des conclusions suivantes :

  1. Le ratio lait/concentrés (kg/kg) est faible ;
  2. Le coût des concentrés à la tonne est élevé.

C’est sur ces indicateurs que l’entreprise devrait travailler pour produire du lait à meilleur coût. Toutefois, la diminution du coût des concentrés doit se faire sans affecter négativement la production. En effet, nos données démontrent qu’une bonne marge, ça passe nécessairement par une bonne productivité.

Quelques pistes à explorer

Un faible ratio lait/concentrés veut tout simplement dire que nos vaches devraient produire davantage en fonction de la quantité de concentrés qui leur est offerte, ou encore, qu’elles reçoivent trop de concentrés pour quantité de lait qu’elles peuvent produire.

La première chose à vérifier dans cette situation est la valorisation des fourrages. Servir à nos vaches des fourrages de qualité permet de réduire l’apport en concentrés, diminuant ainsi les coûts. En prime, les vaches devraient également augmenter leur consommation de fourrages et produire encore plus de lait!

Pour valoriser au maximum nos fourrages, il faut aussi porter une attention particulière à leur conservation, ainsi qu’à la façon dont ils sont servis. À ce titre, une bonne régie de la mangeoire fait toute la différence! Une mangeoire propre, des aliments frais disponibles en tout temps, et un repoussage fréquent permettront aux vaches de consommer des fourrages en quantité suffisante.

Bien sûr, il n’y a pas que les fourrages pour augmenter notre ratio lait/concentrés. On pourrait également parler de transition, du confort, de la calibration du distributeur de concentrés, etc. La liste des solutions potentielles est longue, mais plusieurs de ces solutions offrent l’avantage d’être faciles et rapides à appliquer sur la ferme.

Si le coût des concentrés à la tonne est élevé, il y a plusieurs avenues à explorer. On peut d’abord vérifier s’il y a des opportunités pour utiliser des aliments plus économiques dans la ration. On peut aussi vérifier si les additifs utilisés nous offrent tous un retour sur investissement intéressant. Évidemment, on peut également évaluer si des économies sont possibles au niveau de l’approvisionnement à la ferme : volume, format, cubé ou non, escomptes possibles…

L’importance du suivi

Après avoir constaté une problématique et mis en place des solutions, il faut valider si notre travail a porté ses fruits. C’est là où le suivi régulier de sa marge prend toute son importance. Pour maintenir son entreprise sur le cap de la rentabilité, rien de mieux qu’un signal clair quand on ne se dirige pas à la bonne place, ou une tape dans le dos quand on s’améliore! De plus, il ne faut pas oublier que le contexte économique est variable dans le temps. Dans trois mois, le prix du lait et le prix des aliments ne seront pas les mêmes. C’est donc normal de voir la marge de sa ferme varier. L’important, c’est de vérifier régulièrement si on va dans la bonne direction par rapport à la moyenne.

Et vous, saurez-vous mener votre entreprise vers le cap de la rentabilité?

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Par Jean-Philippe Laroche, agr., M. Sc.
La valorisation des fourrages par les ruminants est un sujet particulièrement passionnant pour Jean-Philippe, qui a grandi sur une ferme laitière. Diplômé en agronomie de l’Université Laval en 2018 et membre de l’Ordre des agronomes, il a également complété une maîtrise en sciences animales, durant laquelle il a reçu plusieurs distinctions.
Par Karen Bergeron agr., M. Sc.