La planification, un élément clé en production laitière!

Le début d’une nouvelle année c’est le moment parfait pour entreprendre une réflexion sur les 12 derniers mois et de planifier ce que l’on souhaite améliorer au cours de l’année qui vient. Où devriez-vous concentrer vos efforts? Voici quelques suggestions à considérer pour la prochaine année.

1. Connaître ses coûts

Calculer la marge sur le coût d’alimentation de son troupeau est un indicateur de rentabilité facile à calculer.

La situation change à tous les jours sur une ferme. Un calcul simple, réalisé plusieurs fois durant l’année (par exemple, une fois par mois), permettra d’éviter les dérapages coûteux.

2. Planifier sa production

Le troupeau doit produire le quota détenu tout en se maintenant à l’intérieur des tolérances applicables.

Le meilleur moyen d’y arriver, c’est de faire une projection de la production à partir de l’inventaire des animaux présents dans le troupeau actuellement.

Travailler avec du « vivant » amènera toujours son lot d’incertitudes. Toutefois, lorsque surviennent les imprévus, mieux vaut corriger une planification en cours d’année plutôt que de ne pas pouvoir évaluer les répercussions sur ses résultats annuels.

3. Pas de compromis sur la qualité des fourrages

Les fourrages sont la base de la production laitière. La meilleure façon de réduire ses coûts de concentrés, c’est par l’amélioration de la qualité de ses fourrages. Des fourrages de qualité permettent de maximiser la production avec un pourcentage de concentrés inférieur à 50 % tout en réduisant l’utilisation d’additifs plus dispendieux comme les gras protégés.

Votre meilleur indicateur de la qualité de vos fourrages? Vos vaches!

  • La maturité à la récolte est importante et on vise entre 30 et 32 % d’ADF;
  • La récolte doit minimiser la perte des feuilles et la longueur de coupe doit être idéale dans le cas des ensilages;
  • La fermentation des ensilages doit permettre une bonne conservation tout en minimisant les pertes en matière sèche et en maintenant l’appétence des fourrages.

4. Atténuer les impacts de la hausse des prix des concentrés

Sachant que nous n’avons pas de contrôle sur la valeur au marché des grains, que peut-on faire pour palier la hausse des coûts?

  • Vérifier la texture des grains. Le grain dans le fumier ne fait pas de lait!
  • Vérifier le groupage. Est-ce qu’on peut alimenter plus de vaches dans le groupe 2?
  • Valider l’utilisation d’additifs comme l’urée et le Monensin afin d’économiser sur les sources de protéine et d’énergie.
  • Faire l’inventaire des fourrages et utiliser les meilleurs pour les vaches laitières et les autres pour les génisses.
  • Faire un suivi mensuel de vos coûts d’alimentation et discuter de la stratégie d’alimentation avec votre conseiller Lactanet.

5. Minimiser le stress thermique sur les vaches taries

Pour les vaches laitières, le constat du stress thermique se mesure à tous les jours avec la production laitière. Cependant, les vaches taries et celles en pré-vêlage sont souvent oubliées. Pourtant, comme l’explique cet article, un stress thermique peut avoir des répercussions importantes, par exemple :

  • Diminution de la production au cours de la lactation suivante (-1 375 kg)
  • Diminution de la production pour la fille à sa première lactation (- 1 525 kg)
  • Diminution du poids du veau à la naissance, gestation plus courte, taux de gain de la génisse plus bas, taux de survie jusqu’au vêlage plus bas, etc.

6. On n'a qu’une chance pour assurer un bon départ

Les génisses qui ont un bon taux de gain avant le sevrage ont une amélioration importante de la production de lait à leur 1re lactation.  On parle de 225 litres de lait de plus par amélioration de 100 g/jour de gain. 

Voici deux points clés à retenir :

  • 4 litres de colostrum de bonne qualité dans l’heure qui suit la naissance.
  • Augmenter les quantités de lait servies : viser 8 litres pour les jours 4 à 7 et 10 litres/jour par la suite pour les grandes races.

7. Travailler sur la résilience de son système fourrager

Nous avons encore connu des raretés de foin. Nous vous proposons ici quelques pistes de solutions que vous pourriez implanter afin d’améliorer la capacité de votre système fourrager à résister à un manque d’eau :

  • Choisir des semences d’espèces plus tolérantes aux sécheresses;
  • Semer un mélange fourrager comprenant de 3 à 5 espèces complémentaires;
  • Diversifier vos cultures fourragères;
  • Favoriser le développement des racines;
    • Vérifier/améliorer l’égouttement de surface
    • Fertiliser adéquatement : consultez votre PAEF
    • Chauler pour obtenir un pH de 6,5
    • Semer à une densité appropriée

8. Calculer le rendement de ses fourrages

Le rendement des fourrages a un effet majeur sur leur coût de production. Pourtant, ce ne sont pas tous les producteurs qui ont cette information et qui peuvent se comparer aux autres. Pour 2023, pourquoi ne pas prendre le temps de vérifier la performance de son entreprise à ce niveau?

N’hésitez pas à demander l’aide de nos conseillers! La prochaine étape sera de calculer le coût de production de ses fourrages : un élément qui a un impact considérable sur la rentabilité des entreprises laitières.

9. Utilisez le logiciel Ma boussole Compass

Grâce à cet outil, la consultation de l’inventaire génétique permet de faire des constats selon tous les caractères évalués au Canada.  C’est l’outil par excellence pour confirmer ou réaligner les stratégies génétiques et les choix de taureaux.   

Vous avez besoin d’améliorer la production de gras du troupeau?  Vous cherchez à faciliter les choix et l’utilisation de la semence de taureaux sexée et de boucherie? La boussole Compass peut vous aider à prendre les meilleures décisions liées à la sélection génétique pour votre troupeau.

10. Un dernier point qui est d'une importance capitale: prenez soin de vous!

La fatigue physique et/ou mentale, le stress et l’isolement sont nuisibles à l’humain et à la performance de l’entreprise. C’est aussi à prioriser comme entrepreneur :  il faut être en forme, concentré et motivé pour réussir.

Donnez-vous du temps pour récupérer. Pensez à vous garder du temps pour « déconnecter » de la ferme afin de la voir sous un nouvel œil à votre retour.

Le temps n’est pas un élastique qui s’étire sans fin. Si les propositions de notre liste vous amènent à réaliser de nouvelles tâches, voyez à revoir votre emploi du temps par exemple en modifiant vos façons de faire ou encore en déléguant certaines tâches à des collaborateurs de confiance dans votre entreprise ou à l’externe (travaux à forfait, tenue de livre à contrat, abandon de l’élevage, etc.).

Bonne planification!

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Par Gervais Bisson, agr.
Diplômé en agronomie de l’Université Laval, Gervais cumule un bagage de plus de 22 ans d’expertise en alimentation des bovins laitiers avant de se joindre à notre équipe. En tant qu’expert en production laitière - robots de traite, il contribue activement comme expert conseil et auteur à l’avancement de l’industrie de la production laitière.